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À la recherche de l’école idéale

By 13 décembre 2016Fatchaminot 1, Fatchaplus

“- Ce serait quoi l’école idéale ?”

Nous avons longuement échangé sur cette question avec les élèves et avons eu plein d’idées pour améliorer l’école : Plus de libertés, plus de respect et d’écoute, plus de temps pour chacun, et puis des plantes, des couleurs, des activités…

Puis nous avons découvert un reportage sur Bihotza, une école alternative créée en 2015 à Orègue, au Pays Basque, où toutes ces idées semblaient mises en pratique.

Par vidéos interposées, nous avons posé des questions aux élèves de cette école, pour savoir comment ça se passe vraiment là bas.
Unai, Alaia, Énola, Kiana et Leena nous ont répondu :

Comment fonctionne votre école ?

Ben, elle fonctionne bien. Il y a des réunions parents/profs une fois par mois, il y a des intervenants qui viennent parfois dans la semaine. Tous les lundis il y a un professeur de cirque, certaines fois il y a cours de percussions, et le vendredi on fait de l’art et du sport. On fait aussi du théâtre. Ça fonctionne bien, on est contents de cette école.

Quel est le niveau des élèves dans votre école ?

Ça ne nous parle pas trop les niveaux, ils sont tous différents : on peut être en CM2 et avoir un niveau très bas, être en CP et avoir un niveau très haut… On est tous différents. Ça nous dérange pas le niveau des autres, il n y a pas de compétition.

Et travailler avec tous ces niveaux mélangés, est-ce que c’est compliqué ?

Non, pas du tout. Des fois ça fait bizarre, mais ça ne nous dérange pas. Finalement c’est même assez bien. La plupart du temps on travaille tous ensemble, mais parfois on fait des groupes. On dit pas “le groupe des petits” ou “le groupe des grands”, on se donne des noms de groupe comme “les rebelles”, “les papillons”. Et puis il y a aussi du travail individuel, on appelle ça le temps libre. Par exemple, on choisit des fiches de maths ou des fiches de français ; on est pas obligé de faire toujours la même chose. Nous ça nous plaît de faire comme ça.

Dans le reportage on voit que vous discutez beaucoup. Est-ce que ça vous aide à apprendre ?

C’est vrai qu’on parle beaucoup. Des fois c’est un peu gênant parce qu’on fait trop de bruit, mais la plupart du temps c’est des moments où on rigole bien. Toute cette rigolade ça nous prend une bonne partie du travail ! On travaille quand même, mais en parlant. Les discussions du matin c’est bien, on apprend beaucoup de choses, sur les autres, et puis sur les nouvelles du monde.

Est-ce que c’est compliqué de travailler avec autant de libertés ?

Non ! C’est plus simple, plus agréable. Quand tu es obligé de faire ce qu’on te demande, t’as pas toujours envie. Nous, on essaye d’être libre de faire ce qu’on veut. Parfois on fait des leçons obligatoires, mais la plupart du temps c’est libre.

Quels sont les horaires de l’école, et est-ce que vous pouvez faire des récrés quand vous voulez ?

L’école c’est de 9h30 à 16h30. On mange à 12h30, après les petits. Et on a pas école le mercredi. Les récrés c’est pas quand on veut, mais c’est pas tout le temps à la même heure, et parfois quand on a besoin de se défouler on va dehors. Le matin, après la discussion, on fait un petit jeu et un peu de yoga, ou alors on part directement en récré.

Est-ce qu’il y a des disputes, des élèves qui ne s’entendent pas  bien ?

Ben oui, mais on se tape pas quand même ! Des fois il y a des mots un peu forts, on s’énerve entre copains. On essaye de rester ensemble, de jouer et de rester bien, mais des fois c’est vraiment difficile. Mais quand on se chamaille on se réconcilie rapidement, on sait qu’on est amis et qu’on a besoin les uns des autres. On a discuté tous ensemble pour trouver comment calmer ces disputes, et on a fait des affiches pour dire comment se comporter, et aussi la boîte à colère où on déchire un papier.
Il y a aussi un arbre à besoin. Quand on a besoin de quelque chose, on va mettre une feuille sur l’arbre avec un mot. Besoin de se reposer par exemple, besoin d’affection, de calme, de justice, d’écoute, de sport, de se défouler…

Est-ce que vous avez des ordinateurs ou des tablettes ?

On a des ordinateurs, mais pas de tablettes. c’est trop cher et on en a pas trop l’utilité. Deux ordinateurs c’est suffisant pour sept élèves. En ce moment on s’en sert pas trop, ça dépend des périodes.

Est-ce que vous étudiez l’écologie ?

Oui, on en fait tous les jours, même à la maison. On adore ça, et nous même on est écolos. Dans l’école il y aura bientôt des toilettes sèches. On a un composteur, on trie le papier et les déchets, on fait attention à l’eau… On essaye de gaspiller le moins possible. Bien sûr  il y en a qui sont plus gaspilleurs que d’autres, alors on essaye de leur expliquer.

Est-ce que vous avez un potager, est-ce que vous faites la cuisine ?

On va avoir un potager bientôt, là c’est en travaux. Sinon on fait la cuisine quand il y a des fêtes.

Est-ce que vous êtes contents de la pédagogie de votre école ?

Oui ! parce qu’on est plus libres que dans les autres écoles.  Les autres ils sont enfermés, leur récré est plus courte, ils sont assis sur une chaise toute la journée, ils doivent faire ce que le directeur ou la directrice et le maître ou la maîtresse décident. Nous on peut faire ce qu’on veut, on a besoin de jouer, de parler, on est pas des adultes. On apprend à apprendre, à être plus respectueux, à écrire, à lire…

Est-ce que cette école vous prépare bien pour l’avenir, pour avoir un métier ?

Oui, grâce à nos parents, aux adultes, aux maîtresses, qui nous apprennent plein de choses.

Moi j’ai plein d’idées, mais j’arrive pas à choisir, et il y a des gens qui me disent que je pourrais pas tout faire en même temps, que je vais pas avoir d’argent. Moi je me dis que ça apporte rien l’argent. il en faut un peu pour manger, mais sinon ça sert à rien, on peut troquer aussi. Il y a des endroits où on fait du troc.

Et est-ce que vous faites des reportages ?

On va commencer bientôt, on est super motivés !

 

Nous remercions les enseignantes de Bihotza Aurélie et Ana, ainsi que la directrice Emilie pour cet échange avec les élèves de l’école des Accoules.

Le reportage qui nous a fait connaître Biohtza :