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Marseille Capitale de la mer

un article écrit  par Clara et Edgar

Edgar et moi, Clara, nous nous sommes rendus dans les locaux de Marseille Capitale de la mer pour y rencontrer Marie-Dominique  Champloy, une des fondatrices de cette  association créée en 2019. Direction le quai du port, juste avant  le majestueux Fort Saint-Jean et de l’imposant Mucem. 

L’association réside dans  l’ancienne consigne sanitaire. Ce bâtiment, classé monument historique depuis la fin des années cinquante, date de 1719, et va prochainement devenir un tiers-lieu maritime, sous l’impulsion  de Marseille Capitale de la  mer.

Marie-Dominique Champloy nous explique que ce lieu était autrefois le siège de l’Intendance sanitaire de Marseille, en charge de la prévention des épidémies et de la mise en quarantaine  des bateaux. 

« Marseille n’avait pas encore de grand port maritime. Les bateaux entraient alors dans le port et pénétraient véritablement dans la ville. C’est-à-dire que quand les bateaux arrivaient, il faut imaginer : vous êtes au bord du port, l’eau arrivait  là, à fleur du bâtiment, il n’y avait pas de quai. »

En arrivant, les bateaux devaient présenter leur patente, un document attestant de l’état sanitaire du port d’origine. Selon l’état sanitaire déclaré et la présence potentielle de malades à bord, ils pouvaient être mis en quarantaine ou bien autorisés à accoster. Un exemple historique marquant est la grande peste de Marseille, qui pénétra dans la ville en 1720 par le biais du Grand Saint-Antoine, un bateau revenant de Smyrne (aujourd’hui Izmir, une ville côtière turque).

Aujourd’hui, ce lieu continue de chercher à relier le maritime et le terrestre, en devenant le tiers-lieu de la mer.


La Mer

Marie-Dominique nous explique qu’elle a toujours été liée à la mer, de près ou de loin, entourée de marins et de gens qui naviguent. Le monde maritime permet de raconter des histoires, et les seules limites sont personnelles. C’est un domaine qui inspire humilité et rêve. « Je ne suis pas une femme très cadrée au sens strict… C’est un peu ma nature. J’aime bien repousser les limites. »

C’est à travers les aventures de Corto Maltese, à l’âge de 14 ans, que Marie-Dominique a commencé à apprécier la mer, y voyant un symbole de voyage, d’espace et de liberté. En 2011, en naviguant sur le Belem autour de l’île d’Elbe et de la Corse, au moment du départ de son père, cette expérience a pris une signification particulière. Elle évoque le sentiment de voir loin : « Il n’y a pas de limite, en fait, quand on est en mer. »

Plus de 70% de la surface de la Terre est couverte par l’océan mondial. Pourtant, nous ignorons encore une grande partie de ce qui se cache sous l’eau. La mer représente un domaine à préserver, à explorer, et une source d’expériences enrichissantes qui mérite d’être connue et reconnue.

“Nous habitons une planète unique qu’il est impératif de préserver et de protéger. Notre histoire commune est intimement liée à la mer.”

Cependant, l’accès à la mer n’est pas universel. Beaucoup de gens ne savent pas nager, ce qui en fait presque un privilège.



Un  Tiers lieu de la mer

L’objectif de ce Tiers-lieu est de rassembler les habitants de Marseille autour de leur riche histoire maritime, qu’ils soient marins, terriens, du nord ou du sud.

“Il y a une marge de progression notable, notamment en termes de visibilité des métiers de la mer, mais aussi pour construire une culture commune autour de Marseille et de sa diversité. Ressentant la nécessité d’agir et d’anticiper l’héritage des Jeux Olympiques, nous avons vu en leur arrivée une opportunité pour Marseille, une chance de mettre en lumière et d’apprécier pleinement la ville.

Les Jeux Olympiques peuvent être un accélérateur pour faciliter l’accès à la mer et renforcer les liens autour de cette histoire maritime, ainsi qu’autour de l’océan et de la mer qu’il faut protéger.”

 Marseille Capitale de la mer  repose sur six cofondateurs, dont fait partie Marie-Dominique : trois hommes, trois femmes, trois marins, trois terriens, tous unis par l’idée de rapprocher la mer des Marseillais. Marseille Capitale de la Mer est une ambition collective qui s’adresse à tous les habitants de la ville.

Les cofondateurs se sont initialement rencontrés par le biais de leurs expériences professionnelles et sont finalement devenus amis. Marie-Dominique était directrice de communication dans une banque spécialisée dans le nautisme. Flavia gère l’opérationnel et met en œuvre les actions de l’association. Frédéric, en fin de carrière professionnelle, se concentre sur les relations presse. Patrick, ancien journaliste sportif, est devenu président. Michel préside la Fédération des Sociétés Nautiques. Enfin, Pascal Borel, artisan nautique, skipper et régatier, complète l’équipe.

Grâce à leurs parcours divers, cette association a vu le jour en 2019.

Après avoir exploré le métier de directrice de communication et l’avoir beaucoup apprécié, Marie-Dominique ressentait un besoin de trouver une occupation plus significative, nécessitant engagement et action : « Ça me terrasse. L’impuissance me terrasse. Donc voilà, je me suis dit : il faut agir ! » Elle a passé deux ans comme bénévole après avoir négocié son départ de la banque, s’investissant ensuite à plein temps dans l’organisation, vivant d’abord du chômage, puis de ses fonds propres pendant six mois tout en élevant deux enfants.

Malgré les défis financiers, une conviction intime résonnait chez tous les membres. Marie-Dominique est devenue présidente de l’association à sa création.

Au début, personne n’était salarié, mais chacun était présent moralement, ce qui était crucial. L’association a pris de l’ampleur, diffusant des ondes positives qui ont encouragé à poursuivre. Toutefois, le début de l’association a été confronté à la réalité : des projets ont été stoppés par la crise du Covid-19, et l’enthousiasme a été mis à l’épreuve par des problématiques d’autorisations et de financement.

En unissant leurs sensibilités diverses, les cofondateurs ont défini les grands axes du projet : créer des bassins de nage en mer pour le volet sportif, établir un tiers lieu pour l’emploi, et organiser un festival pour la culture.

“Le port de Marseille rassemble une diversité de personnes venues du sud, du nord, de l’est et de l’ouest pour y travailler et contribuer à l’économie locale. Cette diversité marseillaise trouve ses racines dans la mer.” nous  explique, Mairie-Dominique.

Marseille Capitale de la Mer veut aussi fédérer toutes les collectivités locales autour de leur projet. 

“Nous devons agir tous ensemble !”