Brigitte Bertoncello est professeure à l’Institut d’Urbanisme et d’Aménagement Régional d’Aix-en-Provence. Spécialisée dans l’étude des politiques de renouvellement urbain et de requalification des centres-villes, elle pose son regard d’urbaniste sur les Terrasses du Port.
Pouvez-vous commencer par nous expliquer ce en quoi consiste la démarche de l’urbaniste ?
L’urbaniste est l’un des trois corps de métier qui participe à un projet d’aménagement, avec l’architecte et le paysagiste. Chaque discipline y prend part, mais à des échelles différentes. L’urbaniste travaille d’abord sur la compréhension du territoire, et réfléchit ensuite à sa transformation. Il produit un travail de recherche qui doit permettre l’intervention.
Par exemple, un architecte va surtout s’intéresser à l’enveloppe d’un bâtiment – son aspect extérieur – et à son contenu – les activités qu’il accueille. L’approche de l’urbaniste implique de considérer ce bâtiment dans son contexte, en lien avec ce qui l’entoure, et donc de s’interroger sur les dynamiques économiques – les questions de concurrence, de complémentarité -, sociales – les questions de démographie, de lien social -, environnementales.
En ce qui concerne les Terrasses du Port, il faut comprendre la création du centre commercial à partir du dispositif “Euroméditerranée”, qui se met en place à partir de 1995. L’Etat et le pouvoir local s’entendent sur un même diagnostic : la crise économique, sociale et démographique que connaît Marseille rend nécessaire une intervention forte pour redonner de l’énergie à la ville. Mais l’argent public seul ne suffit pas, et de nos jours on est plutôt dans des dynamiques de cofinancement entre le public et le privé.
“Il s’est agi de redynamiser économiquement le territoire en insistant sur le rapport ville-mer”
Donc l’idée avec Euroméditerranée, qui est une opération d’intérêt national, c’était de redonner confiance aux investisseurs privés sur un territoire en difficulté : le fort soutien de l’Etat dans l’opération est un signe envoyé aux investisseurs qu’il existe une vraie volonté de transformer le territoire. Marseille a suivi une évolution initiée par d’autres grandes villes portuaires quelques années auparavant : à chaque fois, il s’est agi de redynamiser économiquement le territoire en insistant sur le rapport ville-mer, en passant du secteur industrialo-portuaire à un secteur tertiaire de haut niveau, et donc en faisant du littoral une vitrine du dynamisme de la ville.
Pour le périmètre d’Euroméditerranée, il a été décidé que cela fonctionnerait avec des ZAC, des Zones d’Aménagement Concerté. Le travail a consisté à repérer des grands pôles organisés autour de thématiques spécifiques : la ZAC de la Belle de Mai c’est la culture, la Joliette c’est des bureaux, et la ZAC de la Cité de la Méditerranée, qui va du Fort Saint-Jean à Arenc, l’objectif était que la ville retrouve la mer, pour étirer le centres-villes vers le Nord. Et pour rendre la frange littorale attractive, pour attirer des habitants et des touristes, il a fallu coopérer avec le Grand Port Autonome de Marseille qui exerce ses activités dans la zone.
L’objectif de la ZAC de la Cité de la Méditerranée, c’était d’articuler les activités culturelles – avec la Villa Méditerranée et le Mucem – et les activités commerciales – notamment avec la rue de la République et les Terrasses du Port.
L’idée des Terrasses du Port, c’était à la fois de séduire une clientèle marseillaise qui allait faire ses courses en périphérie, de faire venir les populations qui habitent les alentours et puis de séduire une nouvelle population de touristes et de croisiéristes.
Et ces différents objectifs ont-ils été atteints ?
On peut difficilement se prononcer sur la réussite ou l’échec d’un projet d’aménagement. Il y a beaucoup de critères à prendre en compte, de sorte qu’il y a toujours un peu de bon, et un peu de mauvais.
“l’un des questionnements de l’urbaniste : l’articulation des différentes fonctions commerce-tourisme-culture sur cet espace.”
Concernant la ZAC de la Cité de la Méditerranée et les Terrasses du Port, cela nous amène à l’un des questionnements de l’urbaniste : l’articulation des différentes fonctions commerce-tourisme-culture sur cet espace. Et il semblerait que cela fonctionne, qu’il y ait une possibilité de combinaison entre culture et tourisme : une partie des touristes qui viennent aux Terrasses pour faire du shopping sont d’abord passés par le Mucem. En revanche, dans les premiers articles qui ont été faits sur les Terrasses du Port, on peut lire des témoignages de commerçants qui se disent déçus de ne pas avoir vu arriver des bateaux entiers de croisiéristes dans le centre. Et la tendance qui se dégage dans des entretiens réalisés en 2016, c’est qu’il y aurait à peu près 50% de clientèle marseillaise, 30% de clients locaux non-marseillais, et 20% de touristes, dont les croisiéristes. On voit donc que l’attrait des touristes est limité.
Sur la question de la concurrence, là aussi il y a du positif et du négatif.
“Les centres commerciaux existants ont dû se poser des questions sur leur offre et leur positionnement. Ils ont tous connu une phase de restructuration, de réorganisation. ”
L’urbaniste doit d’abord s’intéresser à l’impact du nouveau centre commercial sur l’offre commerciale de Marseille. Les Terrasses du Port se combinent avec le centre des Docks et celui des Voûtes de la Major, en un ensemble qui fait concurrence ou complémentarité par rapport aux autres équipements commerciaux de la ville. De ce point de vue on peut observer des choses positives : Marseille était déjà bien équipée en centres commerciaux – Grand Littoral, Bonneveine, la Valentine, le Centre-Bourse. Forcément, les Terrasses ont apporté une nouvelle concurrence, d’autant qu’au début on disait que c’était pour les croisiéristes et qu’on se rend compte qu’ils ne sont qu’une petite part de la clientèle. Les Terrasses du Port ont des avantages certains dans la concurrence : une localisation très particulière face à la mer, un grand parking de 3000 places créé spécialement, c’est une situation qui donne envie à la clientèle d’arriver au centre et de faire son shopping. Du coup, les centres commerciaux existants ont dû se poser des questions sur leur offre et leur positionnement. Ils ont tous connu une phase de restructuration, de réorganisation. Cela les a obligés à repenser les bâtiments, à les étendre, les restructurer, et à proposer une nouvelle offre. Ca a permis de redynamiser l’offre commerciale.
Après, il y a la question de la concurrence des Terrasses du Port avec les commerces du centres-villes de Marseille, et là c’est plus compliqué. L’exemple de la Rue de la République est intéressant : on n’est vraiment pas loin des Terrasses, et dans cette rue on peine à trouver des commerçants pour s’installer dans les locaux, dont beaucoup sont fermés depuis longtemps. D’autres n’ont même jamais ouvert. On n’arrive pas à redynamiser cette rue sur le plan commercial. Alors qu’elle pourrait faire le lien entre le centre-ville et la partie littorale qui est en train de s’étendre. Ici, il y a défaillance.
Il faut aussi prendre en compte la concurrence avec le centre de Marseille, la rue de Rome, la rue Saint-Ferréol. Attention, je ne dis pas que les Terrasses du Port sont l’unique raison des difficultés des commerces du centre. Il faut être très clair là dessus, elles sont simplement un des éléments d’explication. Sur ces secteurs, les travaux du tramway ont beaucoup perturbé l’activité commerciale, il y a eu des retards dans les travaux. Il y a aussi le fait qu’avec le tram, maintenant, on peut arriver d’un point à l’autre de Marseille, et qu’on fait beaucoup moins le trajet à pied. Du coup on ne s’arrête pas et on ne regarde plus les boutiques tout au long du trajet. Par ailleurs il est difficile de stationner dans le centre de Marseille, les parkings sont chers, et les espaces publics ne sont pas toujours de très bonne qualité. Donc on préfère venir là où on sent un confort urbain, plus agréable, plus sécurisé, plus végétalisé.
“Quand on marche entre les Docks et les Terrasses, on a vraiment l’impression d’être dans un couloir, alors que l’objectif était d’ouvrir l’espace.”
Les commerces du centre-ville sont vraiment en difficulté. Il y a même des organisations de commerçants qui se sont créées pour défendre leurs intérêts et la survie de leur commerce. Les commerçants essaient aussi d’organiser des animations pour attirer la clientèle. Certains ont proposé beaucoup d’activités autour de Noël, des concours, des animations, ils ont fait venir des artistes, etc. Il y a aussi ce qui se fait sur la Canebière, un dimanche par mois, où la rue est piétonnisée, et cela permet de venir se balader dans un espace plus serein par rapport à la circulation automobile. Ca donne une autre image de ce secteur, et ça attire de la clientèle potentielle.
Enfin, concernant l’objectif de relier la ville à la mer, il apparaît une contradiction quand on observe le bâtiment des Terrasses. Le centre crée une nouvelle barrière physique entre ville et mer. Quand on marche entre les Docks et les Terrasses, on a vraiment l’impression d’être dans un couloir, alors que l’objectif était d’ouvrir l’espace. Alors vous me direz “oui mais ça s’appelle les Terrasses du Port, de l’autre côté il y a une terrasse avec une vue magique”. Alors certes on peut entrer, traverser le centre et s’installer sur la terrasse, et là on se rend compte qu’il y a un public qui vient de tout Marseille, des quartiers Nord, du centre-ville, du secteur-même. Oui d’accord, mais cette terrasse et les moyens d’y accéder sont dans un espace privé, ouvert au public, mais un espace privé de consommation. Donc ça pose question.
Avant le projet actuel des Terrasses du Port, il y avait eu une première réhabilitation qui était portée par Eric Castaldi, qui était à mon sens plus respectueuse de l’esprit du lieu, plus modeste, plus dans un respect du génie du lieu, qui est quand même un des rares éléments du patrimoine industrialo-portuaire de Marseille. On aurait pu imaginer quelque chose qui mette plus ça en valeur. La solution qu’on a trouvé pour ouvrir quand même sur la mer, c’est de rendre les Docks et les Terrasses du Port traversants : on a créé la possibilité de traverser les Docks, de circuler entre les deux bâtiments qui ont une offre de commerce complémentaire. Donc on est à la fois dans du positif et du négatif en termes d’aménagement et d’urbanisme.
Cela nous amène à un point que nous n’avons pas encore abordé : quand un centre commercial se construit sur un secteur, il a certainement des impacts en termes démographiques sur le quartier. Est ce qu’on observe déjà des phénomènes d’arrivées et de départs de population ?
La question de la place des habitants dans un espace en recomposition est effectivement importante.
Un changement d’environnement urbain fait que les populations qui habitent le secteur peuvent ne plus trouver tout ce dont elles ont besoin pour y vivre, ce qui peut engendrer un départ du territoire. Et en même temps, une part de la population peut être tout à fait satisfaite de voir qu’on s’occupe du territoire, que les espaces publics sont réaménagés, qu’on y plante des arbres, etc. Cela peut représenter une réelle amélioration du confort urbain. Au total il est difficile de mesurer les mouvements de population.
“C’est l’arrivée d’une nouvelle population sur le territoire : on parle des Euroméditerranéens.”
De manière générale, le renouvellement urbain engendre une augmentation des coûts fonciers, des coûts immobiliers, et peut conduire à une transformation démographique sur le secteur. Concernant la frange littorale, on observe que tout ce qui se construit est plutôt destiné à une population de classe moyenne et supérieure, alors qu’on se situe dans un quartier d’arrière-port, et que le territoire est marqué par une histoire forte liée à l’industrie et à l’activité portuaire. On constate dès lors des ruptures très nettes entre les bâtiments qui viennent d’être construits et le bâti déjà existant, qui n’a pas été modifié et qui abrite des populations en situation précaire, ou parfois en extrême pauvreté. Ce qu’on voit très nettement, c’est l’arrivée d’une nouvelle population sur le territoire : on parle des “Euroméditerranéens”. C’est une population qui est attirée par les transformations, des classes moyennes et supérieures qui viennent s’installer parce qu’elles trouvent une offre de logement adaptée à leurs besoins, il y a la mer, il y a le soleil, il y a des espaces publics requalifiés, de la culture, du shopping, des équipements.
La question qui se pose est alors celle de la cohabitation entre la population arrivante et celle présente de plus longue date. Par exemple, sur le boulevard Salengro, on voit bien le face-à-face entre les populations qui arrivent occuper les nouveaux logements et les habitants plus traditionnels. Et quand je pointe ça, cela ne veut pas dire qu’il n’y a que du mauvais dans les projets de réaménagement. Le territoire en question était en abandon et il fallait intervenir. On ne peut pas laisser des territoires se dégrader, il faut nécessairement apporter des modifications. Cela pose la question de la gestion de la partie humaine, sociale du projet, et ça, c’est un défi réel. C’est un débat d’ordre politique, qui amène à observer les transformations avec un regard engagé.
Et justement, ces volets plus sociaux des projets de réaménagement, comment sont-ils pris en compte ?
Ils sont pris en charge par différents dispositifs étatiques à travers les politiques du logement, pour lutter contre l’habitat indigne, insalubre, contre l’exclusion. Tout ce qui est Politique de la Ville, les interventions dans les quartiers d’habitat social. Marseille fait partie des villes en France où les dispositifs de cette politique sont très importants, notamment sur le Centre-Nord. Parce qu’on se retrouve avec des situations de pauvreté et de précarité sociale et économique similaires à ce qu’on peut trouver dans les grands ensembles de logement social.
“Dans les projets d’Euroméditerranée, il y a toujours du logement social qui est construit, il y a une volonté d’accompagner la restructuration vers le haut avec une réparation des fractures sociales.”
Tout l’intérêt d’un projet de réaménagement est la conciliation entre la politique d’attractivité et les objectifs de requalification pour tirer la ville vers le haut grâce à un affichage international, et les objectifs sociaux et humains : par exemple dans les projets d’Euroméditerranée, il y a toujours du logement social qui est construit, il y a une volonté d’accompagner la restructuration vers le haut avec une réparation des fractures sociales.
Les Terrrasses du Port, ce n’est pas qu’un centre commercial. On peut y flâner, il y a une crèche, des végétaux, une salle de sport… C’est presque un lieu de vie à part entière. C’est une tendance qu’on observe pour cette génération de centres commerciaux?
Oui, les centres commerciaux ont beaucoup évolué dans leur conception, depuis un petit moment déjà. Dans un premier temps, les populations ont eu tendance à quitter les centres-villes parce qu’elles manquaient de nature, ne trouvaient pas les équipements qu’elles attendaient et parce qu’il y avait beaucoup de circulation. Les logements ne correspondaient pas non plus à leurs attentes, et il y a eu un mouvement d’échappée des populations des centres vers les périphéries. On s’est retrouvé avec des situations assez extrêmes où des populations ne venaient quasiment plus en centres-villes parce qu’elles s’étaient créé un univers de vie confortable en périphérie.
Et petit à petit il y a eu des évolutions. Autour du début des années 90, des centres-villes ont été réhabilités, réaménagés, avec une attention particulière portée sur la circulation, sur la place du piéton dans la ville, la nature en ville, des questions importantes qui ont fait que les centres-villes ont eu une nouvelle image. Et ces centres-villes avaient un patrimoine, et donc une identité que n’ont pas les périphéries. Du coup les habitants ont commencé à regarder les centres différemment, en se disant que peut être il y avait de nouvelles possibilités de vie. Il y a eu un mouvement de “retour en ville”, les habitants étant attirés aussi par une nouvelle offre de logement et d’habitat. Le logement, c’est vraiment au sens d’unité d’habitation, c’est l’espace dans lequel on vit, l’espace privé. L’habitat, c’est le logement dans la ville, c’est tout ce qui concerne l’environnement du logement – les espaces publics, les équipements.
Donc on a beaucoup plus travaillé sur l’habitat, et dépassé le simple logement, pour offrir quelque chose de plus complet. Sur ce “retour en ville”, les populations ont eu tendance à regarder l’offre commerciale autrement, et le commerce en centres-villes a dû de son côté se réadapter. Celui de la périphérie également. Du coup les centres commerciaux aujourd’hui ont tendance à avoir une offre commerciale plus complète, plus diversifiée, qui peut effectivement comporter des équipements en interne, des services autres que ceux du commerce ou de la restauration.
“La question de l’identité est centrale. En ce moment, on essaie de générer un effet un peu “village”. Alors on met des arbres, on essaie de faire comme si les couloirs étaient un peu des rues, on essaie de mettre des tuiles sur les devantures des boutiques.”
Ces nouveaux centres commerciaux se doivent donc d’avoir une identité forte ?
Oui la question de l’identité est centrale. En ce moment, on essaie de générer un effet un peu village. Alors on met des arbres, on essaie de faire comme si les couloirs étaient un peu des rues, on essaie de mettre des tuiles sur les devantures des boutiques. Tout cet effet recherché a en fait à voir avec la concurrence entre centres commerciaux. Au-delà des Terrasses du Port, on est en train de chercher une identité à toute la frange littorale, avec la Skyline, qui lie tout un ensemble d’objets de type shopping, culture, etc. On essaie de trouver quelque chose qui donne à voir Marseille dans sa recomposition, et c’est un affichage international.
Aujourd’hui Marseille a particulièrement besoin de montrer qu’elle a encore du souffle économiquement.
Ca n’est pas encore terminé, toute la partie parc habité qui est dirigée par Yves Lion, l’architecte-urbaniste en charge du réaménagement de ce secteur, est en cours de structuration donc pour l’instant, on n’a pas encore d’identité finale. S’il fallait trouver une image, je dirais qu’on est en train de passer d’une ligne à une épaisseur. Mais on n’a pas encore trouvé, me semble-t-il, l’image forte.
Concernant le périmètre d’Euroméditerranée, ce qui paraît le plus ouvert sur la mer, c’est clairement la transformation du J3 et du J4, avec le parvis du Mucem, la Villa Méditerranée, on a une ouverture directe sur la mer. Quand on se remémore ce qu’était ce secteur là autrefois, on voit bien ces transformations. On était dans des fermetures, des grillages. La Place de la Joliette, c’était l’endroit où les dockers venaient chercher du travail. Aujourd’hui, cette place est traversée par les cadres dynamiques en attaché case.
Pour l’urbaniste, Marseille est-elle une ville particulière à analyser ?
Oui, sur plusieurs aspects. C’est d’abord une ville très étalée, qui pose de vraies questions en termes de mobilité, de circulation.
Marseille, c’est aussi un site très particulier : la ville est contrainte dans son expansion, coincée entre les collines et la mer. En terme de renouvellement urbain, ça veut dire aussi qu’on doit travailler sur la ville existante en essayant de conserver une identité.
Et il y a vraiment une réflexion singulière à porter sur le territoire marseillais : avec une identité de ville construite à partir de ses 111 villages, une identité de ville ouverte sur la mer Méditerranée, sur le monde, une identité de ville faite de cohabitations et de porosités entre tout un ensemble de communautés….