Giacomo et Natalia ont pu échanger avec Bérengère Moulin, chargée de mission Corps européen de solidarité, pour comprendre tout ce que ce dispositif représente.
G : Qu’est-ce que le Corps Européen de Solidarité (CES) ?
B.M : Le CES est venu compléter ce qu’on appelait avant le Service Volontaire Européen (SVE) et qui existait depuis 20 ans. Avec le CES, la commission européenne a voulu mettre encore plus l’accent sur l’aspect de solidarité, avec la mise en œuvre d’actions liées à tout ce que cela peut représenter. Mais c’est le même esprit ! Depuis le début, l’objectif est de permettre à des jeunes d’avoir une expérience dans un autre pays dans le secteur associatif. Je pense que la commission a voulu aussi mettre l’accent sur la possibilité de permettre aux jeunes de développer de nouvelles compétences et aussi de s’insérer dans la vie professionnelle grâce à ces expériences.
En général, les projets de volontariat sont faits pour permettre à des jeunes qui n’ont pas accès facilement à la mobilité pour des raisons sociales, économiques, culturelles…, de vivre une expérience de volontariat européen.
G : est ce que vous pouvez nous donner des chiffres ? Il y a combien de volontaires en ce moment (2020/21) ? Quel est l’âge des volontaires ?
B.M : 330 000 jeunes se sont inscrits sur le portail du Corps Européen de Solidarité, depuis 2017, 180 000 citoyens européens et 137 000 jeunes de pays partenaires, hors de l’Union européenne. La moyenne d’âge est de 22,7 ans.
G : Est ce qu’il y a des pays qui ont plus de jeunes volontaires ?
B.M : Oui, en Europe, ce sont les espagnols qui s’inscrivent le plus, suivis par les italiens, les français et les allemands. Hors Europe, ce sont les turcs qui sont le plus intéressés par le CES.
Je peux aussi vous dire qu’il y a à peu près 60% de femmes et 40% d’hommes. Au niveau de l’âge, il y a à peu près 50 % qui ont entre 21 et 25 ans, un quart entre 26 et 30 ans, et un quart qui ont moins de 21 ans.
Les allemands partent plus jeunes, souvent après le bac alors qu’en France, par exemple, les jeunes partent après leurs études.
N : Pouvez-vous nous parler du certificat Youth Pass?
B.M : Le Youth Pass est un outil développé pour permettre la reconnaissance des résultats de l’apprentissage non formel & informel acquis par les participants aux activités Jeunesse du programme Erasmus+ ainsi qu’aux participants du Corps européen de solidarité.
Ce sont des compétences, des attitudes et du savoir-être aussi. L’objectif est que le jeune s’interroge : “comment j’ai réagi à une telle situation ? Est-ce que je suis à l’aise avec le travail en équipe ? Suis-je à l’écoute des autres ?” Je pense que ce Youth Pass est intéressant pour prendre conscience de toutes les compétences qu’on peut développer avec cette expérience de volontariat et aussi pour pouvoir les valoriser.
N : Que dire à un.e jeune qui hésite à partir ?
B.M : Je pense que cette expérience de volontariat européen est une grande expérience de vie. Sortir de son environnement habituel, découvrir un nouveau pays, un nouveau contexte, un milieu professionnel,tout ceci permet de se découvrir soi-même ! Moi, je pense que cette expérience, c’est une parenthèse précieuse qui permet d’apprendre beaucoup sur soi et les autres. Et puis, évidemment cela permet aussi de développer des compétences linguistiques et de nouer des liens d’amitié à travers l’Europe !